Vivre sur un chantier, et faire tenir du mortier au plafond par le système D.

Vivre sur un chantier
Avant de commencer à tailler une cathédrale troglodyte, ou un labyrinthe qui passerait sous la Creuse, il nous a semblé judicieux de travailler à des choses un peu plus essentielles. Bien sûr, me direz-vous, une cathédrale et un labyrinthe, c’est essentiel. Mais peut-être juste un peu moins que d’autres choses – dormir, boire, manger, se laver, par exemple.
Au jour de notre arrivée, plusieurs d’entre nous ont innocemment entrepris d’installer leurs lits de camp dans les cavités qui semblaient les plus saines. Ils en ressortirent bien vite, et en toussant – des années de poussières, voire pire, de moisissure infâme cachées dans des trous dans les murs, les avaient convaincus que non, finalement, la tente en pleine canicule, c’est pas si pire.
Et puisqu’il fallait vivre dehors dans la chaleur, se posa rapidement – disons, au bout d’une quinzaine de jours – la question de la douche. Question qui résonnait crucialement avec celle de la vaisselle et du manque de stock d’eau. Bien que l’eau affluât même en été, encore fallait-elle qu’elle afflue au bon endroit !
Les premiers travaux consistèrent donc à capter l’eau qui jaillissait au coeur d’une des salles pour les amener dans une cuve, et disposer d’un débit élevé lors des gros besoins.



Puis vint le moment d’enquêter sur ce qui pouvait se cacher sous nos pieds. A la fois pour désenpoussièrer (certaines caves avaient un sol en terre battue, ou en poussière de tuffeau), et parce que nous avons appris assez vite que l’on pouvait y trouver des surprises.


Les sols en terre battue aussi peuvent révéler des surprises : il fallut excaver.

Un mois de camping plus tard, il devînt possible de se mettre à l’oeuvre dans nos deux premières « chambres ».

Nettoyer les murs et le sol, boucher au mortier de chaux les trous du mur de façade, combler les anfractuosités (celles-ci semblent accumuler plus facilement l’humidité, et donc à moisir facilement – voir par exemple la photo en haut de page, ou les trous dans les murs et le plafond sont visibles en gris ou en noir, selon qu’ils soient déjà comblés ou non), et finalement, réaliser un enduit de chaux pour faire cesser l’effritement des murs tout en laissant l’humidité sortir.

Le bois et les vitres provenant d’Emmaüs ou de récup’, les outils provenant majoritairement de nos stocks personnels ou de ceux laissés par l’ancienne association Ethni’cité (merci à eux !), seuls le sable et la chaux durent être achetés. Les salles en question n’étant pas spécialement humides, nous n’avions aucun travaux d’aération à faire – le chaulage terminé, il n’y avait plus qu’à mettre les lits.

Bonne nuit !
Savez vous pourquoi il y a des différences de hauteurs quand vous avez déblayer le sol ?
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Pas exactement. Probablement pour plusieurs raisons conjointes… Le fait que personne n’ait jamais coulé de dalle ou posé un parquet fait que l’on marche sur le tuffeau, qui est extrêmement friable et cassant. Les passages répétés, sur un sol qui n’a jamais été droit, ont surement pu détruire petit à petit des bouts de sol, créant des trous à des endroits et pas à d’autres. Ces trous ont aussi pu être intentionnels. Un visiteur nous a dit que ceux-ci pouvaient servir de frigo s’ils étaient recouverts : la pierre garde la fraîcheur et permets de stocker longtemps des aliments comme les légumes. Ou peut-être y as-t-il encore d’autres raisons qui nous sont inconnues !
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Trop drôle, je n’avais même pas remarqué que le t-shirt de Monsieur avait été dessiné… Quel talent !
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