La salle des tomettes

En plus des travaux divers, et souvent provisoires, que nous vous avons présentés, nous nous sommes lancés dès cet été dans un chantier de plus grande envergure qui arrive doucement à son terme : la salle dite « des tomettes », à gauche sur le plan ci-dessus.

L’entrée de la salle des tomettes

Cette salle, utilisée comme « salle pédagogique » par Ethni’cité nous paraissait être la plus facile à prendre en main : elle disposait d’un sol plat – de tomettes, comme son nom l’indique – de murs droits, d’un luminaire au plafond et d’une prise électrique.

Ahlalala quelle naïveté de notre part ! Déjà à l’époque, nous aurions pu remarquer sur les murs les traces jaunes – tirant sur le brun sale –, qui auraient dû nous mettre la puce à l’oreille !

A notre arrivée sur le site en juillet, nous avons tenté de dormir dans la salle, espérant y faire notre QG provisoire le temps des travaux.

Réveil avec une quinte de toux et les yeux rouges.

Nous avons vite compris que nous avions un problème et avons tenté d’en déterminer l’origine.

Deux suspects potentiels : les racines qui s’étaient infiltrées par le mur et tapissaient tout le sol de la salle sous les tomettes, et le trou apparemment sans fin et odorant au fond de la salle (voir l’article Premier chantiers – la base).

Dans ce Cluedo un peu spécial, tous les suspects étaient en réalité coupables : les racines, les cavités mais surtout le plâtre posé au mur qui, empêchant la roche de respirer, avait amené celle-ci à moisir.

Notre grand projet de rénovation débuta donc par une grande phase de destruction.

1 – Les murs

D’abord, enlever le plâtre des murs, ainsi que la couche de roche moisie.

Simon armé de son burin et de son marteau décrochant consciencieusement des plaques de plâtre.
Le travail avance peu à peu.
Enfin c’est presque terminé ! A ce stade on voit bien les traces noires laissées par la moisissure sur la roche.

2 – Le plafond

Pour ce qui est du plafond il n’était heureusement pas enduit de plâtre, mais simplement recouvert d’un badigeon de chaux. Celui-ci s’effritait, il a donc fallu le poncer en vue d’en appliquer un nouveau.

Anna et Raphaël en train de poncer le plafond. Bon, OK, pour ces photos là nous avons pris la pose et omis de s’armer de matériel de sécurité, a.k.a. des lunettes de protection.

3 – Le sol

Enfin, nettoyer le sol.

Nous avons d’abord cru qu’il suffirait d’enlever les tomettes pour retrouver une roche saine. Malheureusement, les racines s’étaient aussi infiltrées à travers la roche, se glissant entre les plaques de sol calcaire.

A gauche, les premiers travaux plein d’espoir. A droite, le tapis racinaire, infiltré entre les premières couches de roche. 
Oh, encore une jolie racine.
En retirant les racines qui passaient sous le mur extérieur, Anna a même réveillé une couleuvre en hibernation DANS le mur !

4 – Travail de maçonnerie 

Une grotte, dans une grotte (certes, techniquement parlant il s’agit de caves et non de grottes, mais lorsque l’on dit habiter une cave, les gens imaginent généralement un sous-sol et non une superbe cavité creusée !).

Après avoir délocalisé à l’extérieur terre, plantes et animaux, nous avons maçonné le bas des murs et les divers trous dans la roche. Certains mortiers ont été réalisés à partir de sable provenant directement du tuffeau récolté dans nos travaux sur le site et tamisé.

A gauche, le bas de mur maçonné. A droite, le bas du mur en attente de réparation une fois les racines enlevées.

5 – Chaulage

Un dernier coup de ponçage/nettoyage du plafond, des murs et du sol et nous sommes prêts pour attaquer le chaulage !

2/3 d’eau et 1/3 de chaux, Jules prépare la potion magique !
Gants, lunettes, masques et vieux vêtements, Anna et Raph sont prêt à chauler !

Après quelques heures de chaulage (et l’installation d’une cuisine de chantier), voilà le résultat :

On peut voir sur les murs différentes nuances allant du gris clair au blanc en passant par des teints plus ocre. Cela correspond notamment aux différents stades de séchage de la chaux, qui blanchit en séchant, mais aussi aux veines de silex qui parcourent le tuffeau. Nous appliquerons ensuite une couche de finition, toujours à base de chaux. Celle-ci pourra être plus ou moins épaisse afin d’avoir un rendu plus « enduit » ou bien plus « roche », et plus ou moins pigmentée afin d’obtenir la teinte souhaitée.

En résumé, cette salle c’était :

  • beaucoup d’espoirs
  • une nature sauvage
  • d’énormes désillusions
  • un apprentissage de la vie, du chantier, de la vie de chantier
  • et beaucoup d’humour pour relativiser.

5 réflexions sur “La salle des tomettes

  1. missbrunish

    Bonjour à vous tous, bcp de courage vous avez là : Bravo👏👏👏 et beau travail. Ça donne envie de venir visiter le site et de partager sur les réseaux sociaux pour valoriser, partager et soutenir votre projet, votre courage.

    Envoyé de mon iPhone

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  2. Dame Cunégonde

    Le résultat est franchement cosy et donne super envie de s’y prélasser, et même de se joindre à vos travaux! Bravo pour ce blog, aussi original et appliqué que votre projet !
    PS : une Tourangelle de passage en septembre dernier 😉

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